La bureaucratie comme solution?
Le sociologue et homme politique germano-britannique Sir Ralf Dahrendorf a dit: «Nous avons besoin de la bureaucratie pour résoudre nos problèmes. Mais une fois que nous l’avons, elle nous empêche de faire ce pour quoi nous avons besoin d’elle.»
Victime de la bureaucratie?
Bien qu’indispensable, la bureaucratie frôle souvent le vide administratif. Quelle charge administrative le système de santé peut-il supporter?
Le principe même des métiers de la santé est de servir une bonne cause: celle d’aider les gens. Les professionnelles et professionnels de la santé, en particulier les médecins, les infirmières et infirmiers, sans oublier les thérapeutes, se plaignent unanimement d’être de plus en plus accaparés par des tâches administratives. Résultat: ils manquent de temps pour s’occuper des gens. Une étude de Curaviva, l’association de branche des prestataires de services pour les personnes âgées, a démontré que la charge administrative dans les EMS avait augmenté de 6% entre 2003 et 2010 seulement. Les coûts supplémentaires pendant cette période se sont élevés à un demi-milliard de francs, soit environ 6500 postes à temps plein. Cette étude, qui ne date pas d’hier, demeure tout à fait actuelle. Et à l’époque, comme aujourd’hui, aucune mesure n’a été prise.
Il est clair que le système de santé doit évoluer, notamment en matière de transparence, de qualité et de savoir-faire. C’est pourquoi il est particulièrement important de se questionner sur le rôle de la bureaucratie comme solution. Manifestement, la réponse ne se trouve pas dans le rafistolage à répétition ni les soudures ponctuelles. Une amélioration conséquente et continue, portée par une pensée plus entrepreneuriale et plus ambitieuse, est nécessaire. A cet égard, le numérique est certainement une avenue prometteuse.
Dans ce numéro, nous esquissons des pistes permettant de sortir de la bureaucratie, car il est évident que le statu quo ne convient plus.