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Pour mesurer la qualité, il faut plus de données

Roman Seiler

Roman Seiler, journaliste économique

21. octobre 2024

La vision en tunnel concernant la hausse vertigineuse des coûts de la santé nous empêche de voir l’essentiel. Nous en savons trop peu sur le succès des traitements prescrits par les médecins et autres fournisseurs de prestations, car les données importantes ne sont pas accessibles, ou difficilement.

En conséquence, nous payons trop cher pour un travail de mauvaise qualité ou des prestations qui n’ont pas lieu d’être. Un exemple: le nombre d’examens réalisés par scanner ou résonance magnétique est plus élevé en Suisse romande qu’en Suisse alémanique. Faute de données, on ne peut que spéculer sur les causes de cet écart. Les fournisseurs de prestations n’étant pas tenus de motiver leurs décisions, il est pratiquement impossible de vérifier si ces examens étaient réellement appropriés. Ou s’ils ont été réalisés dans le but de rentabiliser l’appareil de l’hôpital.

Par ailleurs, il n’existe que peu d’informations publiques sur la fréquence des traitements non planifiés après une chirurgie. Il est donc difficile de choisir la meilleure chirurgienne ou le meilleur chirurgien pour une intervention donnée.

«Pour réduire les coûts dans l’assurance de base, il faut connaître les diagnostics.»

Certes, les assureurs-maladie ont accès à des informations qui leur permettent d’identifier les médecins qui sont trop chers ou qui travaillent mal. Toutefois, le législateur ne leur a pas confié la tâche de déterminer la qualité des traitements ni d’en déduire les mesures correspondantes. Ils ne disposent d’ailleurs pas de données suffisamment exhaustives pour s’acquitter d’une telle tâche. Il est temps de supprimer ces obstacles. Si l’on veut réduire les coûts dans l’assurance de base, il faut connaître les diagnostics afin de vérifier si un cas a été traité de manière économique, appropriée et efficace, comme le prescrit la loi.

Il faut également pouvoir tirer des leçons des informations obtenues. Ainsi, un fournisseur de prestations qui néglige son travail ou qui facture des frais excédentaires de manière répétée ne pourrait plus facturer à la charge de l’assurance de base. Cela permettrait non seulement de soulager les payeurs de primes, mais aussi de protéger les patientes et patients contre des erreurs de traitement qui pourraient nuire à
leur santé.

Les personnes assurées pourraient également apporter un éclairage pertinent sur la qualité des prestations médicales. Le fait de permettre à son assureur de consulter son dossier médical devrait être récompensé par un rabais sur les primes dans le cadre d’un modèle d’assurance alternatif. 

Roman Seiler

Roman Seiler est journaliste économique retraité. Depuis 1995, il publie régulièrement des articles et commentaires au sujet du système de santé. Il a notamment écrit pour le journal «cash», le groupe Blick et CH Media.

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