css.ch

Un moyen important d’assurer la qualité

Tumor Board
Les «tumorboards» sont aujourd’hui incontournables. A l’Hôpital cantonal de Lucerne (LUKS), ils existent depuis plus de 18 ans. Une fois par semaine, ces réunions interdisciplinaires spécifiques à une maladie sont l’occasion de discuter des dossiers médicaux complexes.

Prof. Dr. med. Stefan Aebi, médecin-chef en oncologie médicale

21. octobre 2024

Tous les dossiers des personnes atteintes d’une maladie tumorale sont présentés au moins une fois à un tumorboard du LUKS: lors de la confirmation du diagnostic, lors de l’établissement du traitement ou en cas de rechute. La séance comprend une analyse commune, ainsi qu’une discussion quant au traitement optimal et à l’orientation médicale à prendre. «La discussion se déroule de manière aussi détaillée que nécessaire et se conclut aussi rapidement que possible», explique Stefan Aebi. Le professeur Aebi travaille en oncologie depuis 1996. Le poste de médecin-chef qu’il occupe au LUKS depuis 2011 l’a amené à diriger pendant plusieurs années le centre de lutte contre les tumeurs. Ce centre a été le deuxième centre oncologique de Suisse à obtenir la certification de la Société allemande du cancer. Les tumorboards sont un élément important de l’assurance qualité.

Le système d’information clinique LUKiS, introduit en 2019, est particulièrement utile pour préparer les tumorboards. Toutes les personnes impliquées ont accès au dossier numérique en tout temps, ce qui simplifie grandement la consultation et l’échange d’informations. Le nombre de cas discutés en une seule séance est variable et peut atteindre jusqu’à 30 dossiers. Plusieurs heures de préparation sont nécessaires afin que tout le monde soit bien informé. En règle générale, les réunions comptent 10 à 20 personnes, et environ 3500 dossiers sont discutés chaque année.

Des avantages pour tout le monde

Des données telles que les rapports pathologiques, les tests génétiques et les résultats d’imagerie permettent aux spécialistes médicaux de discuter des cas, de déterminer les diagnostics et les traitements. Les données doivent être exhaustives et exactes afin d’éviter les erreurs d’appréciation. De plus, la communication entre les membres issus de différentes disciplines doit être efficace et un temps suffisant doit être consacré à l’analyse des données.

Les dossiers sont également très variés: dans certains cas, la tumeur est à un stade précoce et il s’agit de guérir la personne atteinte, alors que dans d’autres cas, les thérapies standard ont été épuisées et d’autres options de traitement sont recherchées. Il y a aussi les tumeurs rares pour lesquelles il n’existe pas de thérapie standard. «Les boards nous aident à explorer d’autres solutions et idées, à identifier des indications importantes ou des contradictions par rapport à un traitement prévu. Des études montrent qu’ils mènent à de meilleures thérapies», explique le professeur Aebi.

«Les boards nous aident à explorer d’autres idées, à identifier des indications importantes ou des contradictions par rapport à un traitement prévu.»

Les tumorboards offrent une expertise interdisciplinaire en radiologie, en pathologie et diagnostic moléculaire, en oncologie médicale et radio-oncologie, ainsi que dans des branches de la médecine qui s’intéressent aux organes comme la pneumologie, l’urologie, la gynécologie et la chirurgie. Ils facilitent également l’accès aux études cliniques et ouvrent la voie à de nouvelles formes de traitement. Le LUKS accueille depuis longtemps d’autres boards, en plus de ceux réservés à l’oncologie, notamment en gastroentérologie ou en chirurgie cardiaque.

«Ces échanges répondent également au besoin croissant des oncologues de Suisse centrale de bénéficier d’un soutien compétent en cas de résultats tumoraux complexes issus de la biologie moléculaire, toujours dans le but d’assurer une prise en charge optimale et tournée vers l’avenir», poursuit Stefan Aebi. «Les tarifs ne reflètent pas les coûts réels des boards. Cependant, pour préserver la qualité des traitements, nous ne pouvons et ne voulons pas y renoncer.» Les tumorboards du LUKS sont également proposés dans d’autres cliniques de Suisse centrale. Même s’ils ne sont pas directement reliés au LUKiS comme les sites du LUKS ou l’hôpital de Nidwald, ils peuvent transmettre des radiographies et des documents par voie électronique. Les discussions de cas font également partie de la formation continue des médecins assistants.

Le savoir collectif permet d’élargir l’horizon

«En tant que chef de clinique, je pensais avoir la vue d’ensemble», confie le professeur Aebi en se remémorant ses débuts en oncologie. «Mais à mesure que l’on progresse dans la profession, il devient toujours plus difficile pour une seule personne de maîtriser l’ensemble des connaissances médicales requises pour apprécier des cas toujours plus complexes.» Grâce au savoir collectif, on s’éloigne de sa propre école de pensées et on explore des pistes plus prometteuses. Les données sont en outre utilisées lors de la certification et recertification des boards ou pour effectuer des comparaisons avec d’autres hôpitaux. On y détermine, par exemple, combien de personnes se sont fait enlever d’emblée une tumeur entière. 

Prof. Dr. med. Stefan Aebi

est médecin-chef en oncologie médicale à l’Hôpital cantonal de Lucerne, luks.ch. Auparavant, il a occupé différentes fonctions à l’Hôpital de l’Île de Berne. Il a fait ses études à l’Université de Berne. Il est ensuite devenu professeur à la faculté de médecine de cette université en 2006.

CSS partenaire santé

active365: votre appli de récompense

active365 récompense un mode de vie sain - qu’il s’agisse d’alimentation, d’activité physique, de pleine con­science ou de santé mentale.

©2025 CSS