Vivre avec le changement

« J’ai grandi dans le milieu agricole et aussi loin que je me souvienne, nous, agriculteurs, avons toujours dû nous reconvertir. Parmi les mots-clés: nouvelles lois, suppression du contingentement laitier ou introduction des paiements directs. Dans le contexte du développement de l’urbanisation, l’opinion publique a elle aussi des attentes toujours nouvelles et parfois irréfléchies envers l’agriculture. Les conditions du marché se durcissent ou les directives en matière de protection de l’environnement évoluent. En tant que jeune agriculteur, il m’est sans doute assez facile de m’adapter à l’évolution de ces conditions-cadres et de suivre le rythme. Pour les générations plus anciennes par contre, les mutations perpétuelles deviennent une source de stress. Les agriculteurs ne sont pas tous capables de s’adapter, ce qui finit par accélérer la mutation structurelle. De nombreux paysans poursuivent simplement leur activité en attendant que la jeune génération prenne la relève ou que leur exploitation soit amortie, juste parce qu’ils n’ont pas le choix de faire autrement. Néanmoins, je tiens à préciser qu’en tant qu’agriculteur, j’apprécie beaucoup la liberté dont je jouis du fait de mon statut d’indépendant. Cela me donne la possibilité de faire mes premiers pas dans de nouveaux domaines, par exemple la vente directe, et ainsi de me positionner dans ma région.
L’assurance-maladie de demain
Quelles grandes tendances influencent le domaine de la santé et donc les assurances-maladie? Les clients et les partenaires attendent-ils d’une assurance-maladie qu’elle fasse plus que proposer des produits d’assurance?

Montrer les opportunités et les risques
Les associations ont assurément un rôle important à jouer. Elles font constamment un travail d’explication et montrent les opportunités et les risques liés aux changements permanents. Elles contribuent en outre à promouvoir l’image de l’agriculture dans le milieu politique, mais surtout dans l’opinion publique. Le changement climatique est sans aucun doute un défi incontournable. Ces dernières années, nous avons dû lutter régulièrement contre les caprices météorologiques. La dernière fois avec la canicule de l’été 2018. Cela donne à réfléchir. Mais je considère aussi que c’est une opportunité. Grâce à des pratiques correctes, l’agriculture peut contribuer à restaurer le carbone des sols et à lutter contre le réchauffement climatique. C’est pourquoi un groupe de travail se concentrant sur ce projet a été mis sur pied en 2018. De plus, nous devons réfléchir aux orientations de production judicieuses et possibles dans le contexte des changements climatiques et des périodes végétatives plus longues. Toutefois, c’est un processus qui prendra du temps. Je suis pourtant convaincu que l’agriculture saura surmonter cet obstacle et continuera de jouer un rôle important dans l’entretien du paysage et notamment dans la production d’aliments selon les principes du développement durable. J’attends avec impatience de voir ce que la transition numérique nous apportera. »