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La transition numérique requiert une littératie des données

Voulons-nous une transition numérique dans le domaine de la santé à tout prix, sans conditions-cadres adéquates ni compétences en matière de données?

Dr. med. Monique Lehky Hagen, présidente de la Société médicale du Valais (VSÄG/SMVS)

18. février 2022

Le numérique fait désormais partie de notre quotidien, et ses ramifications ont de quoi donner le tournis. Du podomètre à «Alexa», nous inondons tous les jours Internet de données personnelles, convaincus de n’avoir rien à cacher et confiants que ces données seront utilisées à bon escient au service du progrès général et pour améliorer notre propre bien-être. Pendant ce temps, le corps médical semble être un des derniers bastions à militer pour une utilisation adéquate des données de santé sensibles. On nous explique que ce sont les patients et les fournisseurs de prestations qui doivent s’adapter à la technologie, et non l’inverse. Les bénéfices en termes de contrôle et de gestion permettront-ils de réduire les coûts? En attendant, il irait de soi que le coût de cette transition numérique devrait être assumé par les utilisateurs eux-mêmes, pour des programmes toujours plus chers, plus complexes, moins robustes et moins flexibles, et pour des exigences de sécurité devenant quasiment inatteignables. Peut-on s’étonner des résistances que cela suscite?

La littératie des données suppose la capacité de relier judicieusement différentes compétences dans une situation précise. Ces compétences doivent être développées et promues de façon active.
Source: www.undatarevolution.org

Dans le débat autour de la transition numérique, il siérait de questionner comment nous voulons la mesurer. De nombreux processus ont pris le virage numérique depuis longtemps. Pensons aux appareils de radiologie ou à l’échange électronique entre les fournisseurs de prestations. Malheureusement, souvent, la sécurité reste le talon d’Achille de cette transition. De plus en plus de patients transmettent des données confidentielles à leur médecin via WhatsApp ou des messageries non protégées. Disposons-nous d’une littératie des données suffisante? Savons-nous quelles données de santé nous devrions divulguer, comment, quand, à qui, dans quelle mesure et la façon dont ces données seront utilisées (parfois contre nous)? Imposer la transition numérique sans développer les compétences requises serait irresponsable. A l’ère du numérique, notre littératie des données sociétale, en particulier dans le domaine de la santé, devrait être améliorée de toute urgence. Il serait du devoir politique de créer les instruments et les conditions-cadres indispensables pour atteindre ce but, en impliquant les patients et les fournisseurs de prestations dans ce processus. C’est pourquoi le corps médical milite pour www.data-literacy.ch.

Dr. med. Monique Lehky Hagen

est présidente de la Société médicale du Valais (VSÄG/SMVS).

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