La transition vers un réseau de santé
L’étude de PwC intitulée «L’avenir des soins en Suisse»1 montre comment allouer judicieusement les ressources limitées du système de santé tout en offrant un maximum d’avantages à la population. Les réseaux de santé intégrés, composés de «hubs» et de «spokes», peuvent réduire considérablement les besoins en personnel, optimiser l’efficacité opérationnelle et créer des synergies sur le plan des infrastructures.
La pénurie de main-d’œuvre menace le système
Dans le système de santé, il est surtout question de finances. Or, c’est la main-d’oeuvre qui viendra à manquer en premier.
Le modèle «hub and spoke» est une forme de soins intégrés dans laquelle différents fournisseurs de prestations sont reliés entre eux au sein d’un réseau. Les «spokes» peuvent être répartis en différents niveaux: du centre de santé ambulatoire au centre de santé régional et aux médecins de premier recours appartenant à des réseaux intégrés, en passant par les centres d’interventions chirurgicales. Le «hub» correspondant est un centre ou un hôpital universitaire qui propose une médecine hautement spécialisée, en complément aux «spokes». Pour que les soins intégrés soient efficaces, les niveaux de soins et les spécialités doivent être perméables afin de permettre un travail centré sur les patientes et patients. Dans la pratique, différents réseaux existent déjà. On peut citer entre autres le Lunis (réseau hospitalier Lucerne/Nidwald), le groupe Insel, le groupe Hirslanden, ainsi que les réseaux hospitaliers de Saint-Gall.
Une économie de 6300 personnes
PwC montre dans des calculs modélisés qu’en appliquant le modèle «hub and spoke» de manière conséquente et en réduisant de ce fait le nombre d’établissements stationnaires, les prestations actuelles de la médecine somatique aiguë2 pourraient être dispensées avec environ 6300 personnes en moins. Cela contribuerait à combler une part non négligeable du déficit de main-d’œuvre qualifiée, estimé à environ 45 0003 personnes en 2040. A cela s’ajoutent des économies sur le plan financier pouvant atteindre 730 millions de francs par année, ainsi que les économies réalisées grâce aux synergies sur le plan des infrastructures au cours de la prochaine période d’investissement, qui pourraient s’élever à 3,1 milliards de francs. Une telle réduction des dépenses serait plus que bienvenue considérant les défis financiers auxquels le système de santé actuel est confronté. PwC est convaincu qu’un système de santé basé sur l’approche «hub and spoke» permettrait d’obtenir la meilleure qualité de traitement possible avec les ressources disponibles.
Sources
- PwC Suisse, Conseil Secteur de la santé, L’avenir du système de soins suisse, 2020.
- Statistique OFS, 2018.
- PwC Suisse, Conseil Secteur de la santé, Hôpitaux suisses: santé financière, 2021.