Mieux vaut prévenir que guérir
Personne, ou presque, ne conteste le bien-fondé de la prévention, encore moins après avoir consulté les statistiques de la Commission européenne. Celles-ci montrent notamment qu’avec des mesures de prévention conséquentes, 90% des cas de diabète de type 2 pourraient être évités. Toutefois, ce qui semble simple en théorie s’avère souvent extrêmement complexe, voire impossible, en pratique. Les assureurs-maladie, qui sont bien au fait des prestations perçues par les personnes assurées grâce aux données dont ils disposent, ont les mains liées. Concrètement, la loi sur la protection des données, qui vient d’être révisée, nous interdit de communiquer nos offres de santé de manière ciblée aux personnes assurées. Au lieu d’entrouvrir la porte, la révision de la loi l’a complètement fermée.
Prévention: autant d’acteurs que d’objectifs
Dans la LAMal, la prévention demeure l’exception. Les compétences et les moyens sont-ils bien répartis?
Par ailleurs, comme son nom l’indique, notre loi sur l’assurance-maladie est conçue pour traiter les cas de maladie. La notion de prévention y est pratiquement inexistante. Pourtant, grâce à des services de prévention comme ceux que nous offrons avec nos programmes de santé, nous pourrions, en tant qu’assurance-maladie, contribuer à ce que certaines prestations ne soient plus nécessaires et aider les gens à rester en bonne santé. Nous aurions ainsi la possibilité d’influencer le parcours des patientes et patients avant même que les maladies ou les complications ne surviennent. Dans ce contexte, il y a lieu de se demander s’il ne vaudrait pas mieux rémunérer les fournisseurs de prestations pour des mesures préventives plutôt que pour des traitements curatifs, tout en conservant le même volume d’indemnisation.
Onze ans après le rejet de la loi sur la prévention, nous faisons dans ce numéro de «place au dialogue» un état des lieux, dans le but de relancer la discussion sur le rôle de la prévention dans l’assurance-maladie.