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Une norme uniforme pour les données est nécessaire

L’utilisation de données uniformes dans le domaine hospitalier serait tout à fait possible. Toutefois, la tendance évolue dans une autre direction.

Beat Moll, directeur de l’association SpitalBenchmark

14. février 2023

Lorsqu’il est question de l’augmentation continue des coûts de la santé, les hôpitaux suisses sont souvent pointés du doigt. Les politiques et les médias ne cessent d’augmenter la pression sur les coûts. Mais dans le même temps, on reproche aux hôpitaux de manquer de transparence et leur réclame toujours plus de données. Dans le contexte de la fixation des tarifs, on prétend en outre que, par manque d’efficacité, près de 70% des hôpitaux doivent accepter un prix qui ne couvre pas les coûts. En réalité, aucune autre branche du système de santé ne doit publier ses données de manière aussi complète que les hôpitaux. Le problème est que les destinataires des données (assureurs-maladie, tarifsuisse, HSK, MTK [Suva], cantons ou surveillant des prix) ne veulent pas de données d’exploitation identiques. Leurs exigences en matière de qualité des données sont très variées et changent continuellement. La charge administrative des hôpitaux qui doivent préparer ces différents ensembles de données est par conséquent importante. Et comme si cela ne suffisait pas, au lieu de créer une base uniforme pour la livraison des données, l’OFSP ajoute un obstacle supplémentaire dans le projet actuel de l’ordonnance sur l’assurance-maladie (OAMal) sous la forme d’une nouvelle «attestation».

Une base de données reconnue

C’est précisément là qu’intervient l’association SpitalBenchmark avec sa base de données établie et reconnue. L’association utilise les données de ses membres (hôpitaux, hôpitaux psychiatriques, cliniques de réadaptation), les valide et les met à la disposition des établissements aux fins de comparaisons. L’association collabore avec une grande partie des hôpitaux suisses, si bien que le benchmark atteint une représentativité de plus de 94% pour les hôpitaux de soins aigus et de plus de 85% respectivement 76% pour les hôpitaux psychiatriques et les cliniques de réadaptation. L’étendue des données, leur qualité et la base de données de l’association sont de premier plan. Swiss Economics a utilisé les données de SpitalBenchmark dans son étude sur les conséquences financières de la pandémie de coronavirus pour les hôpitaux. Elle est arrivée à la conclusion suivante: «Grâce à une représentation actuelle et désagrégée des données de performance, la source de données de l’association SpitalBenchmark s’est avérée la plus appropriée.»

Représentation schématique de la saisie des données et de leur traitement par l’association SpitalBenchmark.

Utiliser les données existantes

Dans un souci d’efficacité, SpitalBenchmark renonce à utiliser des données supplémentaires qui ne sont pas déjà disponibles pour d’autres acteurs tels que les cantons, les assureurs, etc. La charge administrative pour les membres est donc raisonnable. Le téléchargement des données sur la plateforme de SpitalBenchmark ne requiert pas non plus beaucoup de temps. En revanche, l’assurance qualité est plus complexe. Les ensembles de données sont contrôlés et validés à la machine et à la main. L’association SpitalBenchmark s’assure ainsi de fournir des données répondant aux exigences de qualité les plus élevées. Le traitement des données de coûts s’effectue de manière transparente et en totale conformité avec les dispositions légales et la jurisprudence actuelle, tel qu’énoncé dans plusieurs décisions de justice.

«Dans un souci d’efficacité, SpitalBenchmark renonce à utiliser des données supplémentaires qui ne sont pas déjà disponibles pour d’autres acteurs.»

Beat Moll

L’effort en vaut la peine: les données permettent par exemple de calculer un benchmark pour le prix de base, qui sert de référence aux hôpitaux lors des négociations avec les assureurs et de la fixation des tarifs. Il s’agit d’une prestation élémentaire en faveur des hôpitaux qui, contrairement aux cantons et aux assureurs, ne recevraient pas de données officielles et ne seraient donc pas en mesure de calculer un benchmark. En conclusion, si les différents destinataires des données pouvaient se mettre d’accord sur un ensemble de données, la charge de travail pour les hôpitaux serait nettement moins importante. Une telle base serait créée grâce à SpitalBenchmark. Mais l’acceptation n’est pas encore au rendez-vous, et la tendance évolue dans une autre direction.

Beat Moll

est directeur de l’association SpitalBenchmark et président du conseil d’administration de l’assurance-accidents de la ville de Zurich. Son parcours professionnel l’a mené de l’assurance privée à l’assurance-maladie, puis au secteur hospitalier. Avant d’occuper son poste actuel, il a été CEO d’un hôpital psychiatrique et d’un hôpital de soins aigus.

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