Une réorientation nécessaire
Au cours des dernières années, le marché des médicaments s’est profondément transformé. De plus en plus de médicaments onéreux arrivent sur le marché pour des groupes de patientes et patients toujours plus restreints. A cela s’ajoute le fait que certains médicaments sont beaucoup plus chers en Suisse qu’ailleurs. La pratique montre que le cadre réglementaire actuel n’est plus adapté. Les accords de prix non transparents, souvent tenus secrets, sont de plus en plus courants. Et cela, au détriment d’une fixation claire des prix. C’est pourquoi il faut tendre vers une plus grande transparence et repenser notre façon de rembourser les médicaments. C’est le seul moyen de freiner la hausse disproportionnée des coûts des médicaments remboursés par les caisses-maladie en Suisse qui a pu être observée ces dernières années.
Le juste prix des nouvelles thérapies
Les nouveaux médicaments sont souvent chers malgré leur efficacité incertaine. La recherche de nouveaux modèles de prix met tous les acteurs au défi.
Je ne vois pas non plus pourquoi on continuerait de refuser aux assureurs-maladie et aux organisations de patients tout droit de recours contre les décisions de l’OFSP relevant de l’admission et de la fixation du prix des médicaments. Le fait que seule l’industrie pharmaceutique bénéficie de ce droit de recours constitue une injustice flagrante, d’autant qu’elle profite déjà de prix élevés. Il m’apparaît évident que ce droit doive être accordé aux assureurs-maladie et aux personnes assurées en tant qu’organismes-payeurs.
Il faut donner au législateur les moyens d’adapter le cadre réglementaire aux évolutions et aux défis actuels. L’économie suisse s’est toujours démarquée par sa capacité à trouver des solutions novatrices. Je ne vois pas pourquoi l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) et l’industrie pharmaceutique ne pourraient pas trouver ensemble des approches innovantes dans ce domaine également.